—3 mars — SAINTE CUNÉGONDE, IMPÉRATRICE ( XIe SIÈCLE ).

—3 mars — SAINTE CUNÉGONDE, IMPÉRATRICE ( XI^e SIÈCLE ).

Fille du comte de Luxembourg Sigefroi, cette Sainte, après avoir été élevée dans les sentiments d’une tendre piété, fut mariée à saint Henri, duc de Bavière, qui fut élu roi des Romains et sacré à Mayence le 6 juin 1002. Le couronnement de Cunégonde se fit à Paderborn ; cette princesse accompagna ensuite son époux à Rome, en 1014, et ils y reçurent la couronne impériale des mains du pape Benoît VIII.

           

Henri et Cunégonde vécurent, d’un consentement mutuel, dans une continence parfaite ; ce qui, loin de nuire à leur union, ne fit qu’en resserrer les nœuds, jusqu’au moment où Henri se laissa tromper par la calomnie qui chercha à perdre l’impératrice dans son estime. Ce religieux prince conçut alors des soupçons sur la vertu de Cunégonde. L’épreuve par le fer rouge fut employée, selon les usages de ce temps. L’impératrice n’hésita pas à marcher nu-pieds sur des socs de charrue rougis ; elle n’en reçut aucune atteinte. Henri, frappé de ce prodige, se reprocha sa trop facile crédulité et demanda pardon à sa vertueuse épouse. Dès ce moment, leur union fut sans trouble et sans nuage.

Quelques temps après, Cunégonde fonda à Kassungen un monastère de religieuses Bénédictines, auxquelles elle se réunit après la mort de saint Henri, arrivée en 1024. La cérémonie de son entrée en religion fut très-solennelle et fort touchante. C’était le jour anniversaire de la mort de l’empereur. Un grand nombre d’évêques étaient présents ; l’auguste sacrifice se célébrait ; le saint Évangile venait d’être lu, lorsque Cunégonde quitta les riches vêtements d’impératrice pour prendre la bure et le cilice. On lui coupa les cheveux, et l’évêque de Paderborn lui donna le voile et un anneau en signe de son union intime avec Jésus-Christ. Ce fut ensuite un beau spectacle de voir cette impératrice naguère si puissante se placer la dernière parmi ses sœurs en religion, et oublier entièrement son ancienne dignité. 

La prière, la lecture, le travail des mains, la pénitence, tels furent les exercices auxquels elle se livra dès sa profession. Ses mortifications affaiblirent considérablement sa santé, et bientôt l’on craignit pour sa vie. Pendant cette maladie qui l’enleva à l’affection et à la vénération de ses sœurs, on la vit toujours sereine, calme, et couchée sur un rude cilice qu’elle garda jusqu’à son dernier soupir. 

Elle mourut le 3 mars 1040, et fut canonisée par Innocent III, en 1200. Il s’opéra un grand nombre de miracles sur son tombeau à Bamberg, où ses restes vénérés furent transportés après sa mort.

A. I.

PRATIQUES.— L’amour de la retraite, l’humilité, la prière, source première de toute vertu ; tels sont les enseignements que nous donne sainte Cunégonde. Efforçons-nous de les suivre.

PRIÈRE. — O mon DIEU, fortifiez notre faiblesse, soutenez notre volonté chancelante, faites-nous comprendre l’inanité des choses d’ici-bas et ne souffrez pas que nos cœurs s’attachent à un autre objet que vous, le seul bien vrai et impérissable.


A.I.