Sunday 3 February 2013

- 5 février ( bis ) - LES SAINTS MARTYRS DU JAPON ( XVIe SIÈCLE ).


5 février ( bis ) -
LES SAINTS MARTYRS DU JAPON ( XVIe SIÈCLE ).

Le Japon ne fut connu des Européens que vers l’année 1542.
Cet empire, qu’on croit aussi vaste et aussi peuplé que la France, était plongé dans les plus épaisses ténèbres du paganisme, lorsque saint François Xavier  y arriva, le 15 avril 1549, résolu de le gagner à Jésus-Christ.
Frappés de la beauté de la religion chrétienne, et plus encore de la vie pure et des miracles de l’apôtre des Indes, les Japonais accoururent bientôt en foule à ses prédications ; un grand nombre renoncèrent aux idoles et reçurent le baptême.
Les progrès de la foi furent si grands, qu’en vingt-six mois, Xavier avait converti des rois, baptisé des milliers de païens, établi les ministres qui devaient lui succéder dans la prédication et l’administration des sacrements.
Heureux d’avoir conquis le Japon à l’Église, Xavier ne voulait cependant s’arrêter que lorsque le monde entier aurait subi la loi de Jésus-Christ.
La Chine, fermée aux étrangers, n’avait pas encore reconnu le vrai DIEU, et Xavier voulut lui porter la vraie lumière : il quitta le Japon en novembre 1551, s’embarqua pour la Chine, et se fit jeter sur l’île de Sancian, en face de cet empire.
DIEU se contenta de sa bonne volonté, et l’appela à lui le 2 septembre 1552.
Les religieux de la Compagnie de Jésus, héritiers de son amour pour DIEU et de son zèle pour le salut des âmes, cultivèrent avec soin cette partie de la vigne du Seigneur.
Des rois, des princes, des villes entières avaient reconnu Jésus-Christ ; le nombre des chrétiens allait toujours croissant, et malgré quelques persécutions locales, causées par les bonzes ou quelques seigneurs malintentionnés, l’Église triompha pendant quarante ans des obstacles opposés à sa diffusion.
En 1582, un jeune homme, sorti des rangs les plus infimes de la société, mais doué d’un génie extraordinaire, monta sur le trône du Japon.
C’est le célèbre Taïcosama.
Les cinq premières années de son règne, il se montra favorable aux chrétiens, il en appela quelques-uns aux premières charges de l’empire ; et reconnaissait loyalement qu’il devait le trône au prince chrétien Juste Ucondono.
Il louait et admirait la religion de Jésus-Christ, et dit même un jour qu’il l’embrasserait si elle n’interdisait pas la pluralité des femmes.
Il n’était pas cependant intimement convaincu de sa vérité, mais la regardait comme un système philosophico-politique mieux combiné que les sectes du Japon.
Le calme ne fut donc pas de longue durée ; les bonzes, furieux de voir la tolérance de Taïcosama pour le christianisme, lui firent comprendre qu’il ne serait point mis, après sa mort, au rang des dieux du Japon.
Cet honneur, qu’il ambitionnait, et surtout la résistance énergique des vierges chrétiennes à ses obsessions et à ses passions immondes, le portèrent à ordonner le renvoi de tous les missionnaires.
Il ne pressa pas cependant l’exécution de l’édit, et les Jésuites obtinrent un délai de six mois.
Ils résolurent en même temps de ne pas abandonner la mission et de ne pas quitter le Japon ; seulement ils s’abstinrent de prêcher en public, et de faire les cérémonies extérieures du culte.
Apprenant que les Jésuites étaient toujours au Japon, Taïcosama, irrité, menaça de les faire mettre à mort, fit renverser les croix, abattre les églises, détruire ce qui servait au culte divin : mais à la nouvelle que le prince Augustin, chrétien pieux et fervent, avait conquis la Corée, Taïcosama s’adoucit ; il se montrait de nouveau presque favorable aux chrétiens, lorsque deux causes vinrent rallumer sa haine contre la religion de Jésus-Christ.
Les Franciscains de Manille voulurent aussi travailler à la conversion des idolâtres du Japon, et quatre de ces religieux, dont le supérieur était revêtu du titre d’ambassadeur d’Espagne, vinrent débarquer au port de Firando ( mai 1593 ).
Taïcosama leur donna audience, mais leur annonça qu’il avait interdit la prédication de l’Évangile au Japon, et leur conseilla de retourner aux Philippines. Ces Franciscains obtinrent pourtant d’aller à Méaco, capitale de l’empire, et quelques jours plus tard d’y habiter et d’y construire une maison.
Ils élevèrent donc une église et un couvent, firent de même à Ozaca et à Nangasaki, et malgré les conseils des Jésuites et du gouverneur de Méaco, qui, bien que païen, les aimait, ils commencèrent à prêcher publiquement et à faire de grandes conversions.
L’irritation qu’éprouva l’empereur à cette nouvelle fut augmentée encore par l’imprudente parole d’un pilote espagnol, qui crut obtenir la levée du séquestre de son galion, en intimidant le gouvernement japonais.
Prenant un globe, ce pilote dit que la moitié du monde appartenait à son roi.
Surpris, les Japonais demandèrent comment il avait pu réussir à s’en rendre maître.
« Rien n’est plus facile, répondit le pilote ; il envoie dans les contrées éloignées des missionnaires prêcher la religion chrétienne ; ensuite ses soldats, unis aux nouveaux chrétiens, font aisément passer le pays sous sa domination.»
Cette conversation fut répétée à Taïcosama, qui jura de ne laisser aucun missionnaire en vie dans son empire.
Par ordre de l’empereur, le 9 décembre 1596, on mit des gardes aux portes des maisons des Franciscains et des Jésuites ; le lendemain, l’empereur tint conseil avec ses ministres, et le 11 décembre la sentence de mort fut prononcée contre tous les missionnaires.
Givonoskio, gouverneur de Méaco, parvint cependant à fléchir l’empereur et à sauver les Jésuites.
On fit donc prisonniers six religieux franciscains, quinze japonais chrétiens, qui avaient des rapports fréquents avec les Pères, et parmi lesquels se trouvaient trois enfants de onze, douze et quatorze ans, et trois Jésuites d’Ozaca, Paul Miki, âgé de 33 ans, Jean de Goto, novice de 19 ans, et Jacques Kisaï, novice âgé de 64 ans, que DIEU destinait au martyre, et qu’on ne put effacer de la liste dressée par les officiers de Taïcosama.
Ces vingt-quatre héros furent condamnés à avoir le nez et les oreilles coupés, à être promenés ignominieusement dans les villes, et enfin conduits à Nangasaki pour y être crucifiés.
Le 3 janvier 1597, on les plaça sur des charrettes, trois à trois, et on les promena à travers les rues de Méaco ; lorsqu’ils furent arrivés sur la place, l’officier qui présidait à l’exécution ne voulut point les défigurer comme le portait la sentence ; il leur fit couper seulement l’extrémité de l’oreille gauche.
Les bienheureux se réjouissaient de souffrir pour Jésus-Christ, chantaient ses louanges et exhortaient les idolâtres à le reconnaître pour le vrai DIEU.
On les conduisit ensuite à Ozaca : Paul Miki, Japonais, prêchait, en route, la foi chrétienne, et fit plusieurs conversions.
Les chrétiens suivaient en foule les martyrs ; deux d’entre eux prodiguaient à ces soldats de Jésus-Christ tant de soins, qu’ils furent joints à eux et subirent aussi le supplice de la croix.
Enfin, le 5 février 1597, les martyrs arrivèrent à Nangasaki. Deux Pères Jésuites confessèrent leurs confrères et donnèrent l’absolution aux laïcs japonais ; les Franciscains se confessèrent entre eux, et le cortège, reprenant sa marche, se dirigea vers une colline au nord de Nangasaki, où les vingt-six croix avaient été préparées.
Les martyrs se rendirent chacun auprès de celle qui leur avait été désignée ; ils s’y placèrent, on leur lia les bras et les jambes, on leur mit un collier de fer, et on éleva les croix.
Paul Miki prêchait, du haut de cette chaire qu’il allait arroser de son sang, et disait qu’il n’y avait d’autre DIEU que celui des chrétiens.
Enfin l’officier donne le signal, les bourreaux percent la poitrine des bienheureux à coups de lance, et leurs âmes s’élèvent radieuses au séjour éternel.

[ Martyrs du Japon, par M. l’abbé Bouix ; Charlevoy, etc. ]

L’Église, en ce jour, célèbre encore la mémoire des autres martyrs du Japon, qui souffrirent pour Jésus-Christ les tourments les plus horribles, et dont le nombre est évalué à près de deux millions.

PRATIQUES. — Félicitons les saints martyrs de leur courage ; demandons à DIEU, par leur intercession, la grâce de lui être fidèles jusqu’à la mort.
Soutenons les missions de tout notre pouvoir, et donnons selon nos facultés, à la Propagation de la Foi ( I ).
PRIÈRE. — Ò DIEU, qui avez confirmé la foi au Japon par le sang de vos Bienheureux martyrs Paul, Jacques et Jean, et leurs compagnons, accordez-nous, par leur intercession, de vous aimer et de vous servir fidèlement jusqu’à notre dernier soupir. Ainsi soit-il.

( I ) Vous savez notre position : depuis 1972 l’Église est occupée par l’ennemi et Paul VI, notre Pape,  est toujours en vie. C’est vers tous ceux qui sont en union avec Paul VI ( les Catholiques Traditionalistes Survivantistes déclarés ) que nous devons diriger nos actions.
A.I.

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