- 21
mars -
- SAINT BENOÎT, ABBÉ (
Ve ET VIe SIÈCLES ).
Benoît était d’une
famille illustre.
Il vint au monde à
Norcia en Ombrie.
Ses parents le
firent étudier dans les écoles publiques de Rome.
C’est de cette
ville que, dégoûté du monde et désireux de se donner tout entier à
Jésus-Christ, il se retira dans les montagnes de Subiac.
Là, il trouva une
caverne profonde et presque inaccessible qu’il choisit pour sa demeure, et où
il resta caché pendant trois ans.
Un moine du
voisinage nommé Romain, qui seul connaissait sa retraite, lui apportait de quoi
vivre.
Malgré la vie
austère que menait Benoît dans sa solitude, il ne laissait pas d’éprouver les
assauts du tentateur.
Mais il n’hésita
pas, pour s’en délivrer, à se rouler dans des orties et des ronces, d’où il ne
se releva que quand son corps fut tout en sang.
Cependant le bruit
de sa sainteté se répandait de jour en jour.
Plusieurs personnes,
renonçant au monde, vinrent le prier de les former à la vie religieuse.
Les moines de
Vicovare le choisirent pour abbé ; comme ces religieux étaient déchus de
leur première ferveur, son zèle leur déplut bientôt, et ils en vinrent, pour se
défaire de lui, jusqu’à mettre du poison dans le vin qu’il devait boire et à le
lui présenter.
Le saint abbé ayant
formé, selon son habitude, le signe de la croix sur le verre, le vase se brisa
sur-le-champ.
Il comprit que le
verre contenait un breuvage mortel, et il quitta ces moines incorrigibles pour
retourner dans sa solitude.
Un grand nombre de
disciples étant ensuite venus à lui, il fonda douze monastères auxquels il
donna de sages règlements.
Plus tard il quitta
Subiac pour se retirer au Mont-Cassin, où existaient un ancien temple et un
bois consacrés à Apollon.
Benoît brisa l’idole,
démolit le temple, coupa le bois et éleva, à sa place, deux oratoires sous l’invocation
de saint Jean-Baptiste et de saint Martin.
Telle fut l’origine
du célèbre monastère du Mont-Cassin, dont notre saint jeta les premiers
fondements en 529, en la quarante-huitième année de son âge.
Selon quelques
auteurs, Benoît était prêtre, mais le P. Mabillon a prouvé qu’il n’était que
diacre ( 1 ).
( 1 ) Voy. Mabill., Annal.
Bened., t. V, p. 122.
Il allait à ce
titre prêcher dans les lieux voisins et aimait surtout à faire connaître
Jésus-Christ aux pauvres.
Cependant l’esprit
de DIEU reposait sur cet homme extraordinaire.
Les historiens de
sa vie citent une infinité de faits qui prouvent qu’il avait le don de
connaître les choses les plus cachées.
Totila, roi des
Goths, frappé des merveilles qu’on racontait du serviteur de DIEU, voulut
éprouver s’il était tel qu’on le lui avait dépeint.
Lui ayant donc
mandé qu’il lui ferait une visite, il n’envoya toutefois qu’un de ses officiers
revêtu de ses habits royaux et accompagné des principaux seigneur de sa cour.
Le saint n’eut pas
plutôt aperçu celui-ci qu’il lui dit :
« Quittez l’habit que
vous portez ; il n’est pas à vous ! »
Totila vint alors
le visiter lui-même, et Benoît lui prédit qu’il prendrait Rome, qu’il passerait
la mer, et qu’après neuf ans, il trouverait la mort. Tout cela fut en effet
vérifié par l’événement.
Le saint prédit sa
mort prochaine à ses disciples et fit creuser son tombeau six jours avant qu’elle
n’arrivât.
Le tombeau achevé,
la fièvre le prit.
Le sixième jour, il
se fit porter à l’église pour y recevoir la sainte Eucharistie, donna quelques
instructions à ses disciples ; puis s’appuyant sur l’un d’eux, il pria
debout, les mains levées au ciel, et rendit tranquillement l’esprit. Ce fut le
21 mars 543.
Il était âgé de
soixante-trois ans et en avait passé quatorze au Mont-Cassin, où a été
conservée la plus grande partie de ses reliques.
PRATIQUES. — Fuyons le bruit du monde et vivons en
nous-mêmes, c’est-à-dire concentrons-nous dans la connaissance de DIEU et de
nous-mêmes.
Aimons l’humilité et
pénétrons-nous du sentiment de notre misère. C’est le moyen d’attirer la
miséricorde de DIEU sur nous, et de ne point participer à l’esprit du monde.
PRIONS. — Seigneur, détachez-nous de l’amour des choses d’ici-bas,
unissez-nous à vous, en nous inspirant un vif regret de nos péchés, l’esprit de
pénitence, de solitude et de prière, à l’exemple et par l’intercession de votre
serviteur saint Benoît.
A.I.
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