Wednesday 6 March 2013

-7 mars- SAINT THOMAS D’AQUIN, DOCTEUR DE L’ÉGLISE ( XIIIe SIÈCLE ).


7 mars
SAINT THOMAS D’AQUIN, DOCTEUR DE L’ÉGLISE ( XIIIe SIÈCLE ).

Issu de la très-illustre et très-noble famille des comtes d’Aquin ( 1 )
( 1 ) Ces nobles comtes tiraient leur origine d’un prince lombard.
alliée à plusieurs maisons souveraines de l’Europe ( 2 )
( 2 ) Entre autres, aux rois de Sicile, d’Aragon, de France et d’Allemagne.
Thomas eut pour père le comte Landulphe et pour mère Théodore, fille du comte de Théate.
À peine avait-il atteint l’âge de cinq ans, que son père le mit sous la conduite des religieux du Mont-Cassin, chargés de lui enseigner les premiers principes de la religion et des sciences.
Il l’envoya plus tard à Naples, où l’empereur Frédéric II avait fondé une université en 1224.
Les désordres auxquels les jeunes étudiants se livraient furent pour Thomas l’occasion de progrès rapides dans les vertus chrétiennes.
Comme le jeune Daniel  et Tobie  au milieu des désordres de Babylone et de Ninive, il s’attacha plus étroitement à DIEU, au lieu de s’en séparer en suivant le torrent.
La prière, la retraite et l’étude étaient ses moyens de défense contre la séduction des mauvais exemples.
Enfin, dégoûté du monde, il prit la résolution d’entrer dans l’ordre de Saint-Dominique.
Son père, sa mère, ses frères et ses sœurs employèrent tour à tour  tous les moyens pour le détourner de ce projet.
On l’enferma même pendant une année entière dans la tour du château paternel de Rocca-Sicca ; et là, après lui avoir fait souffrir toutes espèces d’opprobres et d’indignités, ses frères introduisirent une des plus belles courtisanes du pays, lui promettant une grande récompense si elle venait à bout de le séduire. Mais ce moyen infernal échoua devant la fermeté du saint jeune homme, qui saisit un tison enflammé et mit en fuite cette malheureuse.
Échappé de la tour du château, grâce au concours de ses sœurs, revenues à de meilleurs sentiments, il entra chez les Dominicains de Naples, et fit profession après un noviciat d’un an.
Ce fut pour lui le plus beau jour de sa vie que celui où il fit le sacrifice de sa liberté.
Cependant sa famille attribua sa vocation à des motifs odieux.
C’est pourquoi le pape manda Thomas à Rome afin de l’examiner ; le saint pontife fut charmé de sa vertu et de ses réponses, et il l’engagea à continuer le genre de vie qu’il avait choisi.
De Rome, notre saint vint à Paris avec Jean le Teutonique, général des Dominicains.
Il étudia la théologie sous Albert le Grand, soit dans cette dernière ville, soit à Cologne, et y fit des progrès extraordinaires ; mais, par humilité, il les tenait cachés et il se renfermait dans un rigoureux silence, que ses condisciples prirent pour de la stupidité.
Aussi l’appelaient-ils par dérision le Bœuf muet ; mais Albert, son maître, ayant découvert le haut talent de son élève, leur dit que
« ce bœuf muet ferait un jour, par ses doctes mugissements, l’étonnement du monde entier.»
Thomas venait à peine d’atteindre sa vingt-deuxième année, quand il fut appelé à enseigner la philosophie et la théologie, à Cologne d’abord, puis à Paris.
Dès ses premières leçons, il égala la réputation de son maître.
Il eut bientôt conquis l’estime des savants eux-mêmes, dont il devint le conseil dans les doutes qui les divisaient.
Le secret d’une science si précoce et si prodigieuse était dans le soin qu’il avait d’invoquer les lumières d’en haut avant toute étude comme avant ses leçons.
Il avouait lui-même que c’était aux pieds de son crucifix qu’il avait appris tout ce qu’il savait.
À Cologne, il avait publié ses commentaires sur la morale et sur les ouvrages philosophiques d’Aristote ; à Paris, la question des Accidents eucharistiques, qui divisait alors les théologiens, fut traitée par lui d’une manière supérieure dans un ouvrage que nous avons encore.
On rapporte, à ce sujet, qu’un jour où il priait aux pieds d’une image de Jésus-Christ crucifié, il entendit une voix qui lui dit :
« Thomas, tu as bien parlé de moi, quelle récompense te donnerai-je ? Seigneur, pas d’autre que vous-même, » répondit le saint.
Les savants ne furent pas les seuls à lui donner des témoignages de leur estime : saint Louis, roi de France, lui accordait la plus entière confiance et le consultait sur les affaires les plus importantes.
Ses supérieurs l’appelèrent dans plusieurs chapitres généraux de leur ordre, où ses lumières furent très-utiles.
Le pape Urbain IV l’attira à Rome. Il y fit, par les ordres de ce pontife, le magnifique office du Saint Sacrement, et refusa les hautes dignités ecclésiastiques qu’on voulut lui conférer.
Plus tard, Grégoire X lui enjoignit, par un bref particulier, de se rendre au concile qui devait s’ouvrir à Lyon le 1er mai 1274, afin d’y défendre la foi catholique contre les Grecs, dont ce pape voulait éteindre le schisme.
Thomas se mit en route, mais arrivé au monastère de Fossa-Nuova, il tomba dangereusement malade.
C’est pendant cette maladie, que, pour se rendre aux instances des religieux, il expliqua le Cantique des cantiques,  comme saint Bernard l’avait fait en pareille circonstance.
Il demanda ensuite les sacrements de l’Église, qu’il reçut avec des sentiments de ferveur extraordinaires, remercia l’abbé et les religieux de Fossa-Nuova,  et s’endormit dans le Seigneur, le 7 mars 1274, en la quarante-huitième année de son âge.
Jean XXII le canonisa solennellement à Avignon, dans l’église des Dominicains ( 3 ),
( 3 ) Cette église, que le marteau révolutionnaire de 1793 avait épargnée, a été démolie par celui de la spéculation , en 1841 et 1842.
en 1323.
Son corps fut plus tard transporté à Toulouse, sous Urbain V.
Aujourd’hui, l’Église honore aussi la bienheureuse Marie-Clotilde de France.
PRATIQUES. — La science se trouve rarement unie à l’humilité, et voilà pourquoi elle se révolte contre DIEU. L’orgueil n’admet pas qu’elle ait sa source ailleurs qu’en lui-même.  Étudions au contraire avec le sentiment de notre insuffisance, et si notre travail est couronné de succès, avouons, avec saint Thomas, que c’est DIEU qui l’a fécondé.
Jeunes étudiants, méfiez-vous des pièges qui vous attendent dans les écoles. Comme saint Thomas, fortifiez-vous dans la prière et la fréquentation des sacrements. Et vous, pères et mères, qui que vous soyez, gardez-vous de contrarier les goûts pieux et la vocation de vos enfants.
PRIÈRE. — Tout don parfait descend de vous, ô Père des lumières !, donnez-nous, comme à votre serviteur Thomas, l’amour de la pureté, le zèle de votre gloire et les lumières nécessaires pour défendre votre sainte religion. Amen.

 A.I.

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