10 juin – SAINTE
MARGUERITE,
REINE D’ÉCOSSE ( XIe SIÈCLE
).
Marguerite était fille d’Édouard IV, roi d’Angleterre, et petite
nièce de Saint Édouard, que l’Église honore le 5 janvier.
Elle s’accoutuma de bonne heure à
mépriser les vanités du monde et à renoncer à tout ce que le siècle a de
flatteur.
Elle
ne cherchait qu’à plaire à DIEU, et passait les journées entières dans les
exercices de piété.
Elle fut mariée à Malcolm, roi
d’Écosse, l’an 1070, étant âgée de vingt-quatre ans.
DIEU, qui tient entre ses mains les
cœurs des rois, la rendit maîtresse de celui de Malcolm, pour le porter à faire
régner la justice et à rendre la religion florissante dans ses États.
Elle se fit toujours un plaisir
d’avoir pour lui la soumission et la complaisance qu’il pouvait souhaiter.
L’exactitude avec laquelle elle
s’acquitta de ce qu’elle devait à ses enfants est un modèle parfait pour toutes
les mères chrétiennes.
Elle ne souffrit pas qu’on les
élevât dans la vanité, le luxe et les délices où l’on a coutume d’entretenir
ceux qui naissent dans la pourpre.
Elle leur inspira de bonne heure
l’amour de la vertu, l’indifférence pour le monde, la piété envers DIEU, la
crainte de ses jugements et la haine du péché.
Souvent elle les faisait amener en
sa présence par leurs gouverneurs, et les instruisait elle-même des principes
de la foi et de leurs devoirs, joignant ordinairement à ses instructions des
prières ardentes, et répandant devant DIEU des larmes abondantes, pour le
conjurer de vouloir bien leur faire goûter
ce qu’elle leur disait, et de conserver leur innocence.
De son côté, elle tâchait d’aller au
devant de tout ce qu’elle croyait capable de les corrompre ; et elle
veillait autant sur ceux qui les approchaient, que sur ses enfants mêmes.
Sa charité et sa tendresse pour les
pauvres et les malheureux n’avaient point de bornes.
Les biens dont elle avait la
disposition ne suffisaient pas ordinairement à ses libéralités ; elle y
employait souvent des sommes que le roi réservait pour d’autres usages.
Elle ne sortait guère de son palais
qu’elle ne fût environnée de pauvres veuves, d’orphelins et d’indigents, qui
accouraient à elle comme à leur mère commune ; jamais elle ne les
renvoyait sans assistance ou sans consolation.
Ses occupations du dehors ne furent
jamais capables de faire diversion à l’ouvrage intérieur de sa sanctification
particulière ; elle tâchait de demeurer toujours unie à DIEU par la
prière.
Les longues veilles, la liberté
d’esprit que lui donnaient les jeûnes fréquents, et le retranchement de tous
les amusements que les grands ont coutume de prendre, lui laissaient plusieurs
heures par jour pour vaquer aux exercices de dévotion.
Toutes les nuits, elle se levait
pour aller à l’Église, à l’office de Matines.
Au milieu des mets dont la table du
roi était couverte, elle gardait une sobriété si grande, qu’elle se levait
toujours sans avoir satisfait son appétit.
Quoique toute l’année fût pour elle
un temps de jeûne presque continuel, elle faisait avant Noël un carême
rigoureux de quarante jours, semblable à celui qui précède la fête de Pâques.
Ses austérités lui causèrent des
maux d’estomac et plusieurs autres infirmités ; les médecins ne manquèrent
pas de lui représenter qu’elle devait mener un genre de vie moins sévère ;
mais rien ne fut capable de lui modérer la rigueur de sa pénitence.
Comme la diminution de ses forces
l’avertissait que sa mort approchait, elle s’y disposa avec un soin
particulier.
Elle fit une confession générale,
mais avec une douleur si vive que la parole lui manqua plusieurs fois.
DIEU acheva de la purifier par de
longues souffrances : pendant plus de six mois, elle fut dans une telle
langueur qu’elle ne put se lever que rarement.
Elle mourut le 16 novembre 1094,
âgée de quarante-sept ans.
PRATIQUES. — 1. Ceux qui sont élevés en dignité ne peuvent
s’estimer heureux qu’autant qu’ils contribuent à soutenir la piété, la justice.
2. Comment résister aux
tentations auxquelles nous sommes exposés continuellement, si nous ne demandons
sans cesse le secours de DIEU par la prière ? Si nous sentons bien nos
dangers et nos maux, nous saurons bien trouver les moyens de prier.
PRIÈRE. — Seigneur, donnez-nous l’esprit de prière, afin
que, comme nous ne pouvons rien sans vous, nous vous demandions le secours de
votre grâce avec laquelle nous pouvons tout. Par J.- C. N.- S.
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