3 juin,
SAINTE CLOTILDE, REINE DE FRANCE ( VIe SIÈCLE ).
Clotilde était
fille de Chilpéric et nièce de Gonde baud, roi des Bourguignons. Elle était
encore fort jeune lorsqu’elle perdit son père, sa mère et deux de ses frères,
par la cruauté de cet oncle, qui les fit mourir. Il ne l’épargna, avec une sœur
aînée qu’elle avait, que parce qu’elles
ne pouvaient être redoutables. Il mit l’aînée dans un monastère, et il retint
auprès de lui Clotilde, qui, quoique dans une cour arienne, eut le bonheur
d’être élevée dans la religion catholique.
Sa douceur, sa
piété, son esprit et sa beauté la rendirent bientôt l’objet de l’estime
universelle.
Clovis, roi de
France, la demanda en mariage, et l’ayant obtenue, il alla la recevoir à
Soissons, où il l’épousa, l’an 493.
Clotilde se voyant
aimée de ce prince, qui était encore païen, crut qu’elle devait tâcher
d’accomplir ce que dit saint Paul : que la femme fidèle sanctifie le mari
infidèle. Elle ne fut pas longtemps sans lui parler de religion. Le roi prenait
plaisir à l’entendre, parce qu’il l’aimait et qu’elle parlait avec une douceur
charmante.
Clotilde, qui
savait que l’homme ne peut prévenir les moments du Seigneur, et que cependant
la prière obtient tout de lui, attendait patiemment et avec confiance que DIEU ezauçât ses
désirs. Ce moment si désiré arriva
enfin. Les Allemands s’étant répandus du côté de Cologne dans le dessein de
fondre sur la France, Clovis résolut de marcher contre eux. En partant, la
reine lui dit : « Seigneur, vous allez combattre, songez à vaincre ;
et pour cet effet invoquez le DIEU des chrétiens, c’est le seul maître de
l’univers ; il s’appelle le DIEU des armées ; si vous le priez avec
foi, rien ne pourra vous résister ; et lors même que vos ennemis seraient
cent fois plus nombreux que vos soldats, vous remporterez la victoire. »
En effet, le prince,
dans le fort de la mêlée, eut recours au
Tout-Puissant, qui lui donna la victoire ; et, au retour de cette
expédition, il embrassa la religion de Jésus-Christ.
Après la mort de
son mari, Clotilde, dégoûtée du monde et pleine du regret de ses fautes, ne
pensa qu’à les expier par la pénitence.
Elle se retira à Tours, où elle passa sa vie dans la prière et la
pratique de toutes sortes de vertus.
Elle fit voir, par
sa profonde humilité, qu’elle ne pensait plus qu’elle avait été reine et que
ses enfants étaient sur le trône.
Enfin, devenue
infirme et fort âgée, un jour qu’elle faisait sa prière sur le tombeau de saint
Martin, elle se releva avec une joie extraordinaire et dit à tous ceux qui se
trouvèrent auprès d’elle : « Mes prières sont exaucées, je mourrai dans
trente jours. »
Elle appela auprès
d’elle ses deux enfants, Childebert, roi de Paris, et Clotaire, roi de
Soissons, et mêlant dans ses avis la tendresse et l’autorité d’une mère, elle
les exhorta à honorer DIEU et à garder ses commandements, à défendre l’Église
et à soulager les pauvres, enfin, à vivre en paix et en union.
Sa santé
s’affaiblit de jour en jour ; elle ne cessait de répéter des versets des
psaumes. Sentant qu’elle allait mourir, elle commanda à ses gens de distribuer
aux pauvres tout ce qui lui restait de biens ; mais il lui en restait peu,
car elle avait pris le soin, pendant qu’elle était en santé, d’envoyer ses
richesses au ciel par les mains des malheureux.
Elle reçut les
derniers sacrements le trentième jour de sa maladie, et, après avoir fait
publiquement sa profession de foi, elle rendit son âme à DIEU, le 3 juin 545.
PRATIQUES. — 1, C’est un des principaux devoirs des
personnes mariées, que de s’exciter mutuellement à mener une vie chrétienne.
Peu y pensent, peu seront sauvées.
2. Aucune faute ne peut
être impunie. Il faut satisfaire à la justice de DIEU, en cette vie ou en
l’autre ; ainsi, loin de nous attrister des afflictions, regardons-les
comme des moyens par lesquels DIEU veut nous sauver en nous châtiant.
3. Que nos fautes ne
nous découragent pas ; mais qu’en nous humiliant, elles servent à ranimer
notre zèle pour la pénitence et notre fidélité à remplir nos devoirs.
PRIÈRE. — Seigneur, vos miséricordes sont encore plus
grandes que nos fautes, si nous les effaçons par les larmes d’un cœur
contrit. Mettez votre charité dans notre
cœur, parce que la charité obtient tout.
A.I.
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