Tuesday 13 August 2013

10 août Saint Laurent, martyr ( IIIe Siècle )

10 AOÛT
SAINT LAURENT, MARTYR ( IIIe SIÈCLE )
On ignore le lieu de la naissance et les commencements de la vie de saint Laurent. Saint Pierre Chrysologue dit qu’il était aussi pauvre des biens de la terre que riche de ceux du ciel. Ses vertus le firent connaître à saint Xiste, qui lui donna tous les avis qu’il crut nécessaires pour le porter à la perfection. Disciple d’un homme si plein de l’esprit de DIEU, et prévenu lui-même des grâces du ciel, Laurent devint en peu temps parfait pour la vertu, quoiqu’il fût encore dans un âge peu avancé. Quand saint Xiste fut élevé sur la chaire de Saint Pierre, l’an de Jésus-Christ 257, il appela près de lui son cher disciple pour porter une partie du ministère, et l’éleva au diaconat. Il n’y avait alors que sept diacres dans l’Église de Rome, et saint Laurent était le premier: ce qui lui  a fait donner par les Pères le nom d’Archidiacre.  C’était lui qui avait soin des richesses de l’Église et qui en était le distributeur.
L’empereur Valérien, qui croyait pouvoir détruire l’Église, qu’il ignorait être l’ouvrage du Tout-Puissant, persécutait les chrétiens les plus connus, et surtout le clergé, afin qu’en frappant les pasteurs, il pût disperser et détruire le troupeau. Le pape Xiste fut une des premières victimes de cette persécution. Il fut arrêté avec quelques membres de son clergé, lorsqu’il était au cimetière de Caliste pour y célébrer les saints mystères. Saint Laurent, animé du désir de donner aussi sa vie pour Jésus-Christ, voyant qu’on menait Xiste au supplice, le suivit en versant des larmes, et lui dit : « Où allez-vous, mon père, sans votre fils ? Prêtre saint, où allez-vous sans votre diacre ? » Saint Xiste lui répondit: « Je ne vous abandonne pas, mon fils: un plus grand combat vous est réservé; vous me suivrez dans trois jours. » Laurent, consolé par ces paroles, se prépara au martyre; ayant fait assembler les pauvres, il leur distribua l’argent de l’Église qu’il avait entre les mains, et vendit même les vases sacrés pour augmenter la somme. La nouvelle des ces libéralités ayant été portée au préfet de Rome, il crut que les chrétiens avaient de grands trésors en réserve, et il résolut de s’en emparer. Il fit venir saint Laurent pour l’engager à lui découvrir le lieu où ces prétendus trésors étaient gardés, et pour l’y contraindre par la violence s’il refusait de faire cet aveu. « Vous vous plaignez souvent, dit ce préfet au saint diacre, que nous vous traitons cruellement; je ne veux point agir ainsi envers vous; je vous demande seulement ce qu’il dépend de vous de m’accorder. On dit que, dans vos cérémonies, vous vous servez de vases d’or et d’argent, et que, pour éclairer vos sacrifices nocturnes, vous avez des cierges dans des chandeliers d’or. On ajoute que, pour fournir ces offrandes, les frères vendent leurs héritages et dépouillent leurs familles afin de vous enrichir; mettez ces trésors au jour: le prince en a besoin pour l’entretien de ses troupes. »
Saint Laurent répondit sans s’émouvoir: « J’avoue que notre Église est riche; l’empereur n’a pas de si grands trésors. Je vous ferai voir ce qu’elle a de plus précieux. Donnez-moi du temps pour mettre tout en ordre. » Le préfet, content de cette réponse, lui accorda trois jours de délai. Pendant cet espace, saint Laurent rassembla tous les pauvres que l’Église nourrissait, les aveugles, les boiteux, les estropiés; et, après avoir pris leurs noms, il les rangea devant le temple.  Le jour marqué étant venu, il fut trouver le préfet, et lui dit: « Venez voir les trésors de notre DIEU, vous verrez une grande cour pleine de vases d’or et de talents entassés sous des galeries. Le préfet le suivit, et voyant cette troupe de pauvres, il se retourna vers saint Laurent avec des yeux troublés et menaçants. « De quoi vous fâchez-vous ? lui dit le saint diacre. L’or que vous désirez si ardemment n’est qu’un vil métal tiré de la terre, et c’est la source de bien des crimes; l’or véritable est la lumière divine dont ces pauvres sont les disciples; voilà les trésors que je vous avais promis: profitez de ces richesses pour l’empereur, pour vous-même. »
« C’est donc ainsi que tu me joues ! lui dit le préfet. Comme je sais que vous vous piquez, vous autres chrétiens, de mépriser la mort, je ne te ferai pas mourir promptement. »
Laurent fut jeté dans une noire prison, et on lui déchira le corps à coups de fouet. Le juge, voyant cette première attaque inutile, le fit étendre sur un gril tout rouge, sous lequel il fit mettre de la braise à demi éteinte. La ferveur de sa foi rendit le martyr insensible à la violence du feu qui consumait son corps, et ne s’occupant au milieu de ce tourment que de la loi du Seigneur, son supplice lui devenait un rafraîchissement; son visage parut aux fidèles environné de lumière, et son corps exhalait une odeur agréable; mais les païens ne virent point cette lumière ni ne sentirent point cette odeur. Laurent possédait son âme dans une si grande paix au milieu des cruelles douleurs que le feu devait lui causer, qu’il dit tranquillement au préfet: « J’ai été assez longtemps sur ce côté; faites-moi retourner, pour rôtir l’autre. » Et quelques moments après, il ajouta: « Ma chair est assez rôtie; vous pouvez en manger, si vous voulez. » Puis, regardant au ciel, il pria DIEU pour la conversion de Rome, et rendit l’esprit. Des sénateurs, convertis par l’exemple de sa constance, emportèrent son corps sur leurs épaules. Il fut enterré dans une grotte à Véran, près le chemin de Tibur, le 10 août de l’an 253. Il se fit aussitôt de grands miracles par son intercession, et DIEU a souvent accordé la même faveur dans la suite des siècles à ceux qui ont imploré sa protection.
PRATIQUES. — 1. Une pauvreté chrétienne est une grande facilité pour le salut. Demandons à DIEU qu’il nous la fasse aimer.
2. Regardons-nous les pauvres comme les plus riches d’entre les chrétiens ? Nous les traitons comme des personnes viles et désagréables, et les Saints les ont regardés comme des trésors précieux. Apprenons à juger de tout par la foi.
PRIÈRE. —  Donnez-nous, Seigneur, cette charité ardente qui nous fasse mépriser les choses de la terre, qui nous fasse respecter les pauvres, puisqu’ils sont votre trésor; qui nous fasse sacrifier notre corps par la pénitence et par une soumission entière à votre volonté.
A.I.




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