Friday 27 December 2013

28 décembre LES SAINTS INNOCENTS

RAPPEL DE L'ARTICLE DU 27.12.2011

28 décembre
LES SAINTS INNOCENTS

Rien n’est plus émouvant que l’histoire de cette scène horrible et sanglante, qui vit périr en un seul jour tant de mille petits enfants sur le seuil de la vie, pour un motif de politique ombrageuse et égoïste. Hérode est le nom du cruel exécuteur de ce drame inconcevable. Déjà ce prince jaloux et ambitieux avait sacrifié à ses soupçons sa famille, ses deux enfants et ses meilleurs amis, lorsqu’il apprit que des mages étaient venus de loin pour chercher et adorer le DIEU, roi des juifs, prédit par les prophètes et récemment né en Judée. À cette nouvelle, la crainte d’être un jour dépossédé de son royaume s’empare de lui, il fait appel aux ressources de la politique; il feint de vouloir aussi adorer le divin enfant : « Revenez, dit-il aux mages, revenez m’annoncer tout ce que vous aurez vu et appris de lui, afin qu’à mon tour j’aille l’adorer. » Au fond, il ne voulait qu’apprendre ce dont il avait besoin pour lui ôter plus sûrement la vie. Mais DIEU se joua de ses desseins, et il avertit les mages de retourner chez eux par un autre chemin. En même temps un ange ordonna de sa part à Joseph de prendre l’enfant et sa mère et de fuir en Égypte. Suivant une ancienne tradition, les idoles restèrent muettes dans ce pays, à l’arrivée de Jésus. Quant à Hérode, voyant que les mages l’avaient trompé, il entra dans une grande colère, et, pour se défaire de celui qui lui faisait ombrage, il ordonna le massacre de tous les enfants de deux ans et au dessous qui se trouveraient dans Bethléem et dans le pays d’alentour; ce qui fut exécuté.
« On entendit alors une voix lamentable, des pleurs et de grands cris. Vous eussiez dit Rachel pleurant ses enfants et ne voulant recevoir aucune consolation parce qu’ils ne sont plus. »
Heureux furent, il est vrai, les enfants qui moururent ainsi pour Jésus-Christ et en sa place. Mais infâme sera à jamais la mémoire du prince cruel qui osa les immoler à son ambitieuse jalousie. La punition du ciel ne se fit pas attendre pour lui: une faim dévorante, que rien ne pouvait apaiser, et à laquelle vint se joindre le stérile remords de ses crimes, le tourmenta presqu’aussitôt; ses entrailles se remplirent d’ulcères où pullulèrent des vers; tous ses membres furent agités par des convulsions violentes et continuelles; de tout son corps il s’exhala une puanteur si infecte, que personne n’osait approcher de lui. Dans cet état dégoûtant, il fit trancher la tête à son fils Antipater pour avoir eu la pensée de s’assurer la couronne après la mort de son père. Avec Antipater, il fit périr les principaux d’entre les Juifs. Et c’est au milieu de ces sanglantes exécutions, que son âme cruelle sortit de son corps tombé en pourriture.
PRATIQUE. — Si Hérode mérita la malédiction de DIEU pour avoir fait périr tant de jeunes innocents, pensons-nous n’être pas coupables au même chef, si nous laissons périr les âmes de ceux que DIEU a confiés à notre sollicitude ? Les parents, les maîtres et les pasteurs ne sauraient trop veiller sur les jeunes enfants, dont le salut dépend de leur fidélité à remplir leur devoir. Qu’ils sachent que le démon n’attend pas l’âge de raison pour souffler le venin du vice dans leur âme encore tendre. Afin de combattre son influence, qu’ils leur fassent de bonne heure prononcer le saint nom de DIEU, et leur apprennent des actes de foi, d’espérance et d’amour, à leur portée. À mesure que les enfants grandissent, qu’ils leur fassent fréquenter les catéchismes et les sacrements, et qu’ils se gardent bien de leur donner pour amis des enfants déjà vicieux, et de les placer dans des écoles où la crainte de DIEU ne préside pas.
PRIÈRE. — Ô Jésus, qui vouliez, pendant les jours de votre vie mortelle, qu’on laissât approcher de vous les petits enfants, inspirez à vos ministres le même zèle et les mêmes sentiments pour ce jeune âge, afin que, se faisant eux-mêmes petits, ils fassent pénétrer dans les âmes naissantes confiées à leur sollicitude, la connaissance et l’amour de votre nom, l’horreur de ce qui vous offense, le respect d’eux-mêmes et le désir du ciel, où ils vous possèderont pendant l’éternité.

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