Monday 8 June 2015

TALMUDS d'après DANIEL-ROPS

Voici un petit bout de texte sur lequel nous allons réfléchir et tranquillement dans le temps à venir nous donnerons notre point de vue.
Texte: DANIEL-ROPS
Histoire Sainte
JÉSUS EN SON TEMPS
INTRODUCTION
... p. 67
Bien sûr, ce n'est pas dans les Talmuds qu'il faut aller chercher des renseignements historiques sur Jésus. Tout ce que les Rabbis laissent entendre de lui est hostile, malveillant, insultant. Tantôt ils le désignent sous le nom de Balaam, fils de Béhor, « le faux prophète qui fit errer Israël », tantôt sous son vrai nom de Jésus le Nazaréen, mais accompagné d'un qualificarif infamant, le menteur, l'imposteur, le bâtard. Toutes ces fables s'organisèrent même dans la tradition rabbinique, en une sorte de pseudo-biographie blasphématoire, qui circulera dans les milieux juifs, à partir du VIIe ou du IXe siècle, la Toledoth Jeshua, — génération de Jésus — que l'empereur germanique Frédé-
p. 68
ric II de Hohenstaufen, l'étrange croisé excommunié du XIIIe siècle, aura dans sa bibliothèque, que Voltaire, bien entendu, prendra au pied de la lettre et qui a cours encore dans les ghettos de l'Europe orientale. Jésus y est le fils adultérin de la parfumeuse Marie et d'un soldat romain, Pandera ou Panthera. Emmené par son parâtre en Égypte, il y apprend la magie et grâce à ses pratiques, séduit Israël. Arrêté comme fauteur de troubles et sorcier, il est déféré au Sanhédrin, demeure quarante jours au pilori, avant d'être lapidé et pendu le jour de la Pâque. On précise qu'aux enfers son supplice est celui de l'ordure bouillante. Cette fable répugnante est si pleine de stupidités qu'il est vain de la combattre: le parâtre de Jésus est nommé Josué ben Parahia, alors que le personnage de ce nom mourut 78 ans avant l'ère chrétienne; l'allusion à Marie « parfumeuse » vient d'une confusion avec Marie de Magdala, parce que « Magdala» peut signifier « friseur »; le nom de Panthera est sans doute le résultat d'une mauvaise lecture du grec, de « Parthenou » ( Vierge ) parce que les chrétiens disaient Jésus « fils de la Vierge ». On en passe d'aussi satisfaisants. ...
[ Source: DANIEL-ROPS, Histoire Sainte, JÉSUS EN SON TEMPS, FAYARD. ]

Qu'est-ce que les Talmuds?
Le propre Daniel-Rops nous l'a dit juste auparavant dans le même livre, de la manière suivante:
« Cette société palestinienne du temps du Christ nous est surtout connue par les derniers livres de l'Ancien Testament et par les ouvrages de la tradition rabbini-
p. 67
que, les Talmuds. On sait qu'on désigne de ce nom des ensembles assez hétéroclites de textes, sentences, histoires, commentaires. Avant la fin du IIe siècle de notre ère, des Rabbis éminents tels que R. Aqiba, R. Meïr et, surtout, R. Judas le Saint ou le Prince, voulurent fixer par écrit l'enseignement des maîtres antérieurs. Ainsi fut établie la Michna ou répétition. Une nouvelle collection fut appelée le complément: Tosephta. Puis sous prétexte « d'achèvement » on mit ensuite tout ensemble pêle-mêle dans la Gemara un peu n'importe quoi: des solutions proposées par des Rabbis sur des points douteux, des contes, des apologues, et bien d'autres choses. ( Plus tard encore, du Ve au Xe siècle devaient s'ajouter des histoires exemplaires, les Midraschim. ) Ce sont la Michna et la Gemara réunies qui constituent le Talmud, mais comme la Gemara fut élaborée à la fois dans les deux communautés juives de Jérusalem ( Ve siècle ) et de Babylone ( VIIe siècle), on distingue donc deux Talmuds qu'on désigne par les noms de ces deux villes. Celui de Babylone forme à lui seul onze énormes volumes.
Les Talmuds sont incontestablement de précieux documents sur la vie juive et, étant donnée la sûreté de la tradition orale, telle que nous l'avons observée, on peut tenir pour certain que la Michna reflète fidèlement l'état des esprits aux environ de l'ère chrétienne. La seule réserve à faire, quand on cherche à établir des rapports entre la tradition rabbinique et l'enseignement de Jésus, porte sur la date: une influence chrétienne non avouée a pu s'exercer sur des Rabbis postérieurs à son apostolat. Bien sûr, ce n'est pas dans les Talmuds etc.

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